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Affichage des articles du novembre, 2022

Zoizo bélié i songne pa an kaz

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  « Notre tâche doit être de nous libérer par nous-même de cette prison en étendant notre cercle de compassion pour embrasser toutes créatures vivantes et la nature entière dans sa beauté. » Albert Einstein Zoizo bélié i songne pa an kaz. La première fois que les Créoles ont vu l’oiseau «bélié», ils ont dû le trouver beau avec sa couleur jaune, plus gaie que celle des moineaux au plumage gris et terne. Les créoles aiment mettre en cage les oiseaux : martins, merles et autres tourterelles. Pourquoi n’y a-t-il pas de «bélié» en cage ?  La première raison tient sans doute à son cri qui est loin d’être mélodieux mais la raison principale c’est que les “belliers” n’acceptaient pas d’être prisonniers, ils préféraient ne pas manger et se laisser mourir. Cet oiseau a besoin d’air, d’espace, de lumière et de liberté… Comme les romanichels, les gitans, les gens du voyage, il y a des individus qui ne peuvent souffrir la moindre atteinte à leur indépendance. Proverbe créole

Des paysages, une île...

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  Sur cette île, les lieux Se cachent aux yeux de tous Creux de verdure Aplombs inaccessibles Où viennent nicher les pailles en queue Plages se découvrant au gré des marées Moments uniques Où l’on se perd pour mieux se retrouver. Miche  Frédéric Lamy 

Le filaos

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  Là-bas, au flanc d’un mont couronné par la brume, Entre deux noirs ravins roulant leurs frais échos, Sous l’ondulation de l’air chaud qui s’allume Monte un bois toujours vert de sombres filaos. Pareil au bruit lointain de la mer sur les sables, Là-bas, dressant d’un jet ses troncs roides et roux, Cette étrange forêt aux douleurs ineffables Pousse un gémissement lugubre, immense et doux. Là-bas, bien loin d’ici, dans l’épaisseur de l’ombre, Et tous pris d’un frisson extatique, à jamais, Ces filaos songeurs croisent leurs nefs sans nombre, Et dardent vers le ciel leurs flexibles sommets. Le vent frémit sans cesse à travers leurs branchages, Et prolonge en glissant sur leurs cheveux froissés, Pareil au bruit lointain de la mer sur les plages, Un chant grave et houleux dans les taillis bercés. Des profondeurs du bois, des rampes sur la plaine, Du matin jusqu’au soir, sans relâche, on entend Sous la ramure frêle une sonore haleine, Qui naît, accourt, s’emplit, se déroule et s’étend Sour