Le Cardinal


 L’air chaud vibre et scintille ; au ciel immense et bleu,

Le soleil de midi par nappe d’or ruisselle ;
De l’océan au mont toute chose étincelle
Et frémit par moments à des souffles de feu.

Tout ce qui vit est en torpeur : oiseau verbeux,
Laboureur attardé sous la basse tonnelle,
Zébu de Vohémar gavé d’herbe nouvelle,
Battant de son fouet dur son dos rude et gibbeux.

Un silence splendide empli de senteur lourde
Etreint le delta gris ; et la campagne gourde
Rêve d’orages dans son assoupissement.

Soudain au faîte de la plus haute tige
Une flamme écarlate apparaît et voltige :
Le Cardinal se pose avec un crissement.


Paysage – Petite-Ile. Louis Ozoux (1869 † 1935)


Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

L'allée des cocotiers

L’ombre