Ti photo pour zote toutes

  La rose ne cherchait pas l’aurore : presque éternelle en son bouquet, elle cherchait autre chose. La rose ne cherchait ni science ni ombre : confins de chair et de songe, elle cherchait autre chose.   La rose ne cherchait pas la rose. immobile dans le ciel elle cherchait autre chose. Frederico Garcia Lorca (1899-1936)   “ Quand vous devenez pessimiste, regardez une rose.” Angelus Silesius - Le Pèlerin chérubinique

  Le poète s'en va dans les champs ; il admire, Il adore ; il écoute en lui-même une lyre ; Et le voyant venir, les fleurs, toutes les fleurs, Celles qui des rubis font pâlir les couleurs, Celles qui des paons même éclipseraient les queues, Les petites fleurs d'or, les petites fleurs bleues, Prennent, pour l'accueillir agitant leurs bouquets, De petits airs penchés ou de grands airs coquets, Et, familièrement, car cela sied aux belles : - Tiens ! c'est notre amoureux qui passe ! disent-elles. Et, pleins de jour et d'ombre et de confuses voix, Les grands arbres profonds qui vivent dans les bois, Tous ces vieillards, les ifs, les tilleuls, les érables, Les saules tout ridés, les chênes vénérables, L'orme au branchage noir, de mousse appesanti, Comme les ulémas quand paraît le muphti, Lui font de grands saluts et courbent jusqu'à terre Leurs têtes de feuillée et leurs barbes de lierre, Contemplent de son front la sereine lueur, Et murmurent tout bas : C'

  La papaye au sol     Éclatée   Une mouche vient à passer      Petite mouche, Ton jeu d’été Ma main étourdie L’a chassé. Ne suis-je pas Une mouche comme toi ? Ou n’es-tu pas Un homme comme moi ? Car je danse Et bois et chante, Jusqu’à ce qu’une main aveugle Effleure mon aile. Si c’est vivre que de penser, Si c’est avoir vigueur et respirer, Et si c’est mourir Que de ne plus penser, Alors je suis Une mouche heureuse Que je vive Ou que je meure William Blake

  Échancrure    Échancré    Ouverture sur l'océan   Je me suis penché sur la mer Pour communiquer mon message Aux poissons : « Voilà ce que je cherche et que je veux savoir. »  Petit poème des poissons de la mer   Antonin Artaud

    Accroché ?     Non, suspendu !

  La mante religieuse, qui chemine lentement, Avec des gestes étranges et un spectacle étonnant ; Elle se balance de gauche à droite, avant et arrière, Comme une prêtresse dans un temple sacré. Son corps est un tombeau, un monument de pierre, Où elle se repose, et son esprit est en paix ; Mais quand l'appétit la réveille, elle bouge, Et son corps se redresse, comme s'il était en feu. Elle avance, s'arrête, puis recommence à avancer, Comme si elle cherchait quelque chose de précieux ; Elle semble prier, mais ce n'est que pour tuer, Et sa proie devient le sacrifice de ses rituels. Oh ! que la mante religieuse est étrange et fascinante, Avec son corps en pierre, et son âme qui vibre ; Elle incarne la beauté et la laideur, Et nous rappelle la nature, implacable et pure.   Samuel Taylor Coleridge - La mante religieuse