Le fond de la rivière
Le
fond de la rivière
Loin,
loin là-bas
C'est
là.
Je
sais un lieu tranquille où le Temps se repose
Des horloges
d’ici, des pendules d’ailleurs,
Aux bras d’une rivière au
courant charroyeur,
De poissons du silence et du reflet des
choses. Un beau toit émerge entre les hauts sapins
Tout au fond
d’un ravin creusé dans la verdure.
On sent qu’ici tout dort
et que le rêve dure…
On y mange un bonheur simple comme le
pain. Un moulin tourne au gré de l’eau. Sa voix est vieille
Et
se perd dans le bruit des cascades, tout près
D’un pont qui les
traverse et parait faire exprès
Pour que le voyageur attarde son
oreille… Lorsque j’y suis passé, le jour allait finir
Et
l’ombre à frange d’or n’était plus retenue
Que du bout des
sapins à la tête menue
Mordorée de soleil, rouillée de
souvenir… Comme il doit être beau le reflet des Enfances
Que
l’on retrouve un soir sur le calme des eaux!
Sage sera celui qui
laissera ses os
Y nourrir sans orgueil l’arbre qui recommence.
En vieille amitié,
Gilles Vigneault
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